De nationalité américaine mais né à Neuilly, Lorin Maazel nous a quittés il y a quelques mois, en juillet 2014. Decca lui rend aujourd’hui hommage à travers les enregistrements réalisés du temps où il dirigeait l’Orchestre de Cleveland, une des phalanges les plus réputées au monde. L’art lyrique ne trouve que brièvement sa place dans ce coffret de dix-neuf CD : quelques ouvertures d’opéra – La gazza ladra, Rouslan et Ludmila –, la Grande Messe des morts de Berlioz où Kenneth Riegel s’emploie à marcher sur les brisées de Gilbert Duprez (pour qui fut composé la partie de ténor), et l’intégrale de Porgy and Bess servie par une distribution prestigieuse : Willard White, Leona Mitchell, Barbara Hendricks, etc.
Tout cela est évidemment brillant. Cleveland, fidèle à réputation, rutile de mille feux mais on ne peut s’empêcher de trouver ces artistes de premier rang bien peu concernés par le drame qu’ils sont censés interpréter. La faute aussi à Maazel auquel Ravel convient décidément mieux que Gershwin. Daphnis et Chloé, également proposé dans ce coffret, en apporte une nouvelle preuve. Comment expliquer cette affinité évidente d’un chef d’orchestre américain avec la musique française ? Par son lieu de naissance ?