Tous les chanteurs amateurs ont déchiffré l’un ou l’autre des six Nocturnes de Mozart, brèves pièces sans grande difficulté, écrites pour la même formation que le fameux trio « Soave sia il vente », mais loin du génie de cet extrait de Così fan tutte. Karine Deshayes s’est prêtée à l’exercice, avec la soprano Marie-Bénédicte Souquet et la basse Vincent Pavesi, dans le cadre d’un disque intitulé Mozart, l’idéal maçonnique. La douzaine de minutes qu’occupent les Nocturnes constitue la seule plage vocale sur ce disque de musique instrumentale (clarinettes et cors de basset), et leur présence se justifie par le fait que ces six pièces furent éditées pour la première fois, en 1803, ce fut sous le nom de Gottrfried von Jacquin, fils du baron von Jacquin et élève de Wolfgang Amadeus. Mozart lui-même n’avait retenu dans son catalogue que « Più non si trovano », ce qui n’interdit pas de penser que les cinq autres seraient l’œuvre, au moins en partie, de Jacquin lui-même. Quant au lien avec le maçonnisme, il reste des plus discrets…
Mozart, l’idéal maçonnique, 1 CD Klarthe K029, entregistré en juin 2015 au Temple Saint-Marcel, Paris