D’après Jean-Claude Yon*, Maître Peronilla, créé le 13 mars 1878 aux Bouffes-Parisiens, « peut être compté au nombre des meilleures partitions d’Offenbach quoique parmi les plus oubliées ». L’Espagne, souvent choisie par le compositeur de La Périchole pour taquiner l’Impératrice Eugénie sur ses origines, lui a toujours porté chance. Tel ne fut pas le cas cette fois-ci, malgré une critique plutôt favorable. Le succès d’ouvrages rivaux – Le Petit duc, Les Cloches de Corneville… – compromit les recettes. En dépit des couplets du chocolat, bissés le soir de la première, de la ballade de la belle Espagnole ou encore de la romance d’Alvarès, Maître Peronilla ne dépassa pas la 50e représentation. En quête permanente de raretés à exhumer, le Palazzetto Bru Zane a arrêté son choix sur cet opéra-bouffe injustement méconnu pour marquer le bicentenaire de la naissance du Grand Jacques. Une version de concert au Théâtre des Champs-Elysées, samedi prochain, 1er juin, ouvrira le 7e Festival Palazzetto Bru Zane Paris. Dix-sept solistes, certains incontournables (Eric Huchet en Peronilla) , d’autres inattendus dans ce répertoire (Tassis Christoyannis !) seront placés sous la direction de Markus Poschner à la tête de l’Orchestre National de France et du Chœur de Radio France. Jusqu’au 30 juin, une dizaine de rendez-vous compose un programme dont les mots d’ordre sont rire et gaité. Si fantaisiste soit-il, Offenbach n’a pas l’apanage de la bonne humeur. D’autres compositeurs seront à l’honneur de cette édition 2019. Citons par exemple Mam’zelle Nitouche, opérette du véritable inventeur du genre, Florimond Roger dit Hervé, dans la mise en scène de Pierre-André Weitz les 7, 9, 10, 11, 12, 14 et 15 juin au Théâtre Marigny. Plus d’informations sur bru-zane.com.
* Jean-Claude Yon, Offenbach (NRF Biographies, Gallimard, 2000)