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Martin Matalon, prêt pour l’opéra

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Brève
14 juin 2016
Martin Matalon, prêt pour l’opéra

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Nous vous l’annoncions dès le mois d’octobre dernier, après Le Voyage à Reims et Les Caprices de Marianne, que de nombreux spectateurs ont pu applaudir dans plusieurs villes au cours de leur tournée, le Centre français de promotion lyrique a passé commande à un compositeur pour une œuvre qui sera donnée en création mondiale à Rennes en octobre prochain. Il s’agira là du tout premier opéra de Martin Matalon, né à Buenos Aires en 1958 et installé en France depuis 1993. « J’ai vu la pièce de Copi L’Ombre de Venceslao en 2000, et mon éditeur m’a tout de suite dit que je devais en tirer un opéra, mais à l’époque le genre ne m’intéressait pas encore tellement. Dix ans après, j’ai eu un très beau projet autour d’un texte de Dubillard, qui est tombé à l’eau, mais je me sentais prêt à aborder le genre lyrique, le seul que je n’avais pas encore essayé, même si j’avais déjà beaucoup écrit pour les voix. Jusque-là, j’utilisais la voix de façon abstraite, sans me soucier de compréhension du texte. Evidemment, pour L’Ombre de Venceslao, c’est très différent. Ce que je souhaite avant tout, c’est renouveler constamment l’écoute, relancer sans cesse l’intérêt du spectateur, et pour cela j’ai saisi toutes les occasions permises par le texte pour varier les formes et les combinaisons possibles : récitatif, aria, mais aussi duo, trio, quatuor ou quintette, sans oublier le sprechgesang ou la scène uniquement parlée. La pièce de Copi est une œuvre extrême : à un moment, un personnage empoisonné voit ses intestins se vider, et on ne peut pas lui confier un chant très lyrique dans des circonstances pareilles ! Jusque-là, j’avais surtout écrit pour la voix féminine, que je trouvais plus ductile, mais au fil des auditions, j’ai découvert des voix intéressantes, qui m’ont permis d’explorer des voies où je n’imaginais pas m’aventurer. J’adore la musique instrumentale, le répertoire de concert, mais le côté dramatique donne à la musique une tout autre dimension. Ecrire un opéra oblige aussi à travailler avec les autres, avec le metteur en scène, avec les chanteurs, pour tenir compte des points de vue de chacun. Un compositeur n’a pas le droit de ne pas aimer un genre, et j’espère maintenant que j’aurai l’occasion d’écrire bien d’autres opéras ».

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Martin Matalon, avec Alain Surrans, directeur de l'opéra de Rennes © DR

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