Les héros et héroïnes de Massenet (1912)
Dans l’espace du Palais Garnier réservé aux expositions (mais réduit à un seul étage, le niveau de la bibliothèque étant en travaux), « La Belle Epoque de Massenet » réserve jusqu’au 13 mai prochain quelques bonnes surprises, mais aussi quelques déceptions. Le cabinet de travail du maître est reconstitué, comme celui de Gustave Charpentier au musée de Montmartre, avec son curieux bureau-piano, son encrier précieux, ses manuscrits superbement reliés. Dessins de costumes et photographies d’époques diverses permettent de comparer l’évolution de l’image que l’on se faisait de tel ou tel personnage (le Werther voyou de Thomas Salignac en 1908, la Thaïs affriolante de Georgette Leblanc en 1896). On admire évidemment les tiares et les casques portées par Sibyl Sanderson dans Esclarmonde ou Lucy Arbell dans Bacchus, la robe byzantine conçue pour Sarah Bernhardt dans Theodora, pièce de Victorien Sardou dont Massenet écrivit la musique de scène, mais la plupart des costumes présentés viennent de productions modernes du Festival de Saint-Etienne. Et l’habit bleu de Jonas Kauffman dans Werther et la robe rouge de Renée Fleming dans Manon fascineront les fanatiques de ces interprètes davantage que ceux qui s’intéressent au compositeur, d’autant plus que sont diffusés en boucle, avec un son saturé, deux courts extraits des DVD maison avec lesdits chanteurs : sur une heure de visite, on doit bien avoir entendu dix fois le duo de Saint-Sulpice et dix fois « Pourquoi me réveiller »… [LB]
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