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Massis et Spyres sous le soleil du bel canto

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Brève
10 avril 2014
Massis et Spyres sous le soleil du bel canto

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Paris ville belcantiste, qui l’eut cru ? Après la première d’Otello lundi dernier, c’est l’Opéra-Comique qui se mettait hier, 9 avril, à l’heure de Rossini le temps d’une soirée de gala au profit de l’association ColineOpéra. Annick Massis et Michael Spyres, dirigés par Emmanuel Plasson, s’employaient en une poignée d’airs et de duos à rappeler ce que beau chant veut dire.

Elle, acclamée dès son entrée sur scène avant même d’avoir ouvert la bouche, propose de Mathilde dans Guillaume Tell un « Sombre forêt » plus léger qu’à l’accoutumé mais traversé de lumière et, accessoirement, couronné d’une messa di voce à convertir un mécréant. L’air d’Eudoxie ensuite ravive le souvenir des représentations de La Juive à l’Opéra de Paris en 2007. Sauf erreur de notre part, Annick Massis n’a pas remis les pieds dans la « grande boutique » depuis. Bien malin qui nous dira pourquoi (elle devrait y chanter le rôle de l’Infante dans Le Cid en mars 2015). Stupéfiant, l’aigu final de Thaïs dans « Dis-moi que je suis belle » en deuxième partie, fait délirer la salle. Manon dans le duo de Saint-Sulpice avec un « N’est-ce plus ma main » dont aucune note n’est laissée au hasard, s’avère encore plus irrésistible. Michael Spyres, d’ailleurs, n’y résiste pas. Hormis une Invocation à la nature qui met en valeur la solidité du medium, la deuxième partie montre le ténor en deça de la première. Le chant perd de son impact ; l’aigu s’amenuise, bien que continuant de franchir à plusieurs reprises le cap de l’ut. Puis, Massenet a des exigences de timbre et d’étoffe qui, chez Rossini et compagnie, apparaissent moins prioritaires. Restent le souvenir marquant d’un « Rachel, quand du seigneur » tout de rage rentré et d’un « viens gentille dame » chargé d’intention au point d’apparaitre supérieur à tout ce qu’on a pu entendre auparavant dans cet air – Blake compris. En bis, le « libiamo » de La Traviata prouve, si besoin était, que le chanteur américain manie aussi bien l’italien que le français, la prononciation de notre langue étant un autre de ses atouts.

Emmanuel Plasson,enfin, présente l’Orchestre symphonique de Mulhouse sous son meilleur jour. De l’ouverture de La Muette de Portici au premier mouvement de la Symphonie n°4 de Napoléon-Henri Reber, une curiosité pourtant dispensable, la musique française, sous sa baguette, retrouve ses lettres de noblesse. Tel père, tel fils. [Christophe Rizoud]

Annick Massis (soprano) et Michael Spyres (ténor) : airs et duos d’Auber, Rossini, Halevy, Boieldieu, Massenet, Berlioz, Reber. Paris. Orchestre Symphonique de Mulhouse. Direction musicale : Emmanuel Plasson. Paris, Opéra-Comique. Mercredi 9 avril à 20h.

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