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Né le 12 juin 1913 à Casablanca, Maurice Ohana, mort à Paris en 1992, aurait cette année cent ans, comme Benjamin Britten. Membre fondateur du groupe « Zodiaque », il donna en 1950 son Llanto por Ignacio Sánchez Mejías, sous l’influence de Manuel de Falla et du cante jondo andalou auquel l’avait initié sa mère. Auteur de nombreuses pièces radiophoniques, cantates scéniques, et autres mimodrames lyriques, Ohana avait voulu réinventer l’opéra sous la forme du « théâtre musical » si à la mode dans les années 1970. Syllabaire pour Phèdre (1968), pour solistes et chœur de douze voix, qui dure à peine une demi-heure, fut récemment défendu par Roland Hayrabédian et MusicaTreize. Trois Contes de l’honorable Fleur (1978), opéra de chambre pour soprano et orchestre, montre l’influence de la culture extrême-orientale sur Ohana. Enfin, commande de Radio-France et de l’Opéra de Paris, La Célestine, tragi-comédie lyrique d’après la pièce de Fernando de Rojas, fut créée en juin 1988 au Palais Garnier avec Katherine Ciesinski dans le rôle-titre, dans une mise en scène de Jorge Lavelli (six représentations). L’Avant-Scène Opéra lui consacra un volume Hors Série en 1991, dans la collection « Opéra Aujourd’hui ». Qui redonnera à présent leur chance aux œuvres lyriques d’Ohana ? [Laurent Bury]