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Michael Spyres : après Les Martyrs, Le Duc d’Albe

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Brève
4 mars 2016
Michael Spyres : après Les Martyrs, Le Duc d’Albe

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Après avoir porté haut le flambeau des Martyrs l’an passé, Michael Spyres poursuit sa collaboration avec le label britannique Opera Rara en participant à l’enregistrement d’un autre ouvrage à l’histoire mouvementée : Le Duc d’Albe. Composé pour l’essentiel en 1839 à Paris sur un livret d’Eugène Scribe et de Charles Duveyrier, cette oeuvre aurait dû être la deuxième de Donizetti représentée sur la scène de l’Opéra de Paris, après Les Martyrs justement, si Rosina Stoltz n’en avait décidé autrement. Comment tolérer lorsqu’on est mezzo – et accessoirement maîtresse de Léon Pillet, le nouveau directeur de l’Opera de Paris – un ouvrage dont le rôle-titre est un baryton et la prima donna une soprano. Donizetti dut abandonner en route sa partition, dont seuls les deux premiers actes étaient achevés, pour se lancer dans la composition d’une oeuvre répondant aux exigences de la toute puissante cantatrice. Ce fut La Favorite.

Quant au Duc d’Albe, traduit en italien, complété par un des élèves de Donizetti, Matteo Salvi, il fut enfin représenté à Rome en 1882, soit 34 ans après la mort de Donizetti. Rien ne se perdant et tout se transformant à l’opéra comme ailleurs, le livret en français, recyclé par Scribe, servit à Verdi pour Les Vêpres siciliennes. La version originale, elle, attendit 2012 pour être créée à Anvers à partir d’une reconstitution inédite réalisée par le musicologue Roger Parker, régulièrement associé aux projets d’Opera Rara.

Pour cet enregistrement en français, il a été décidé de se limiter aux seuls actes composés à 95% par Donizetti, à savoir le premier et le deuxième. « Les actes trois et quatre, bien qu’ils esquissent certaines idées de Donizetti, n’ont pas été orchestrés et laissent deux larges sections sans une note de musique. Mais les actes un et deux montrent de manière passionnante comment, à la fin d’une carrière mouvementée, le compositeur essayait encore d’adapter son langage musical aux nouveaux défis dramatiques », explique le directeur artistique d’Opera Rara et directeur musical de l’enregistrement, Sir Mark Elder.

Michael Spyres partage l’affiche avec Angela Meade et Laurent Naouri, déjà invité à chanter l’an passé dans La Colombe. Le coffret est commercialisé depuis le 26 février (compte rendu en ligne dans les semaines à venir). Opera Rara prévoit ensuite de revenir au répertoire vraiment italien du primo ottocento avec en mai prochain l’enregistrement live du premier opéra de Vincenzo Bellini, Adelson e Salvini, dirigé par Daniele Rustioni à la tête du BBC Symphony Orchestra.

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Michael Spyres © Darcey Borghardt

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