A Forum Opera, on suit la progression du ténor américain Michael Spyres avec attention. Son Otello rossinien à Bad Wildbad avait été remarqué et, si son premier disque en solo laissait comme un goût d’inachevé (lire la recension), les qualités de l’artiste ne pouvaient être niées. De fait, après plusieurs années de rodage dans les théâtres du fin fond de l’Amérique profonde, des engagements importants ont commencé à se succéder depuis quelque temps.
A l’occasion de ses débuts à Rome dans Candide de Bernstein en janvier 2012, Spyres a été reçu par nos confrères Enrico Stinchelli et Michele Suozzo, qui animent depuis 25 ans la mythique émission « La Barcaccia » – émission que l’on ne saurait trop conseiller aux lecteurs de Forum Opera, en ligne et en direct tous les jours de la semaine à 13.00, ou en podcast (écouter ici). Le ténor y a livré un de ses secrets : il n’a jamais eu de professeur de chant personnel ! Appuyé par les ténors américains qui ont marqué les années 1990 et 2000 (il a cité les noms de Bruce Ford et Gregory Kunde), il a petit à petit travaillé sa technique dans des conservatoires puis, surtout, directement sur scène. Very impressive… surtout quand l’on sait que son ambitus porte sur trois octaves, jusqu’au contre-fa. On retrouvera Michael Spyres avec plaisir à Paris au printemps en Masaniello de La Muette de Portici.