Si l’Opéra-Bastille n’a jamais ouvert la scène modulable qu’avaient voulue ses concepteurs, l’Opéra de Paris ouvre le 15 septembre une scène purement virtuelle. On n’y donnera pas d’œuvres lyriques, mais le public pourra y voir des créations originales commandées à des artistes « proposant un regard inédit sur l’univers de l’opéra, de la musique, de la danse, sur notre patrimoine, sur l’architecture de nos deux théâtres et sur les métiers de l’Opéra national de Paris », explique Stéphane Lissner. Le but n’est donc pas de donner à voir des spectacles ou à entendre de la musique, mais d’attirer de nouveaux spectateurs grâce à ce « virage numérique ». Cinéastes, artistes visuels, écrivains, vidéastes, photographes, chorégraphes, musiciens dessinateurs ont été invités à s’exprimer. Parmi les premières œuvres au programme, où la danse paraît quelque peu sur-représentée, on remarque C’est presque au bout du monde, film de Mathieu Amalric, avec Barbara Hannigan, semble-t-il (le titre étant emprunté à « Youkali », de Kurt Weill). Il n’y a plus qu’à espérer que, comme prévu, ces créateurs sauront « nous bousculer, nous surprendre et nous enchanter ».