Forum Opéra

Molière plus à la fête que Lully aux Bouffes du Nord

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Brève
11 juillet 2012
Molière plus à la fête que Lully aux Bouffes du Nord

Infos sur l’œuvre

Détails

Après la Comédie française, dans les années 50, Vincent Dumestre et Benjamin Lazar se sont essayé entre 2006 et 2012 à une reconstitution archéologique de bon aloi du Bourgeois Gentilhomme de Molière mis en musique par Jean-Baptiste Lully (voir compte rendu). Au printemps dernier, Catherine Hiégel a mis en scène le même ouvrage avec François Morel au mieux de sa forme, un petit orchestre et des ballets bien dans la tradition. C’est maintenant Denis Podalydès qui s’attaque à cette œuvre complexe : le résultat théâtral est en tout point remarquable. Nous sommes dans la boutique de drapier de Monsieur Jourdain (décor Éric Ruf), et tout s’y déroule avec fluidité dans un rythme endiablé, sans temps mort (par exemple, Jourdain écrit son brouillon de billet à Dorimène pendant l’air « Ah qu’il est doux d’aimer » ; et le quatuor de la dispute est un modèle du genre). Pascal Rénéric est intéressant dans le rôle titre, et toute la troupe, somptueusement habillée par Christian Lacroix, est parfaite. On n’y dénote aucune faiblesse, et l’on a plaisir à jouir d’une diction forte et claire. Les gags sont innombrables sans excès, le public s’amuse de bon cœur, bref, côté théâtre, on est au plus haut niveau d’excellence. En revanche, le côté comédie-ballet est moins évident. Les chanteurs Romain Champion, Cécile Granger, Marc Labonnette et Francisco Mañalich ne déméritent pas, les danseurs et danseuses allient humour et technicité, et les musiciens du petit Ensemble Baroque de Limoges sous la direction de Christophe Coin y mettent tout leur cœur. Alors pourquoi reste-t-on sur une impression mitigée ? Sans doute parce que, annoncée comme une musique de Lully, la partition est en fait trop trafiquée (il y a du Couperin, de Lalande, Telemann, mais pas « LE menuet »), déstructurée, presque désincarnée, au point que le ballet final paraît bien long. Les admirateurs de Molière sont donc plus à la fête que ceux de Lully, pour un spectacle tout de même éblouissant.

[JMH]

 

À Paris jusqu’au 21 juillet (de 21 h à 0 h 15, station métro La Chapelle fermée), puis en tournée de septembre 2012 à janvier 2013 (France, Belgique et Luxembourg).

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Le Verbier Festival a dévoilé aujourd’hui la programmation de sa 32e édition, du 16 juillet au 3 août 2025, avec plusieurs rendez-vous pour les amateurs d’art lyrique.
Brève
[themoneytizer id="121707-28"]