Prendre la direction de l’opéra de Monte-Carlo constitue une nouvelle étape […], mais aussi la réalisation d’un rêve », avait déclaré Cecilia Bartoli lors de l’annonce de sa nomination à la tête de l’institution lyrique monégasque en 2023. Pour certains abonnés de longue date, le réveil s’avère difficile.
La liste des griefs, de nature variée, est longue à l’heure où l’augmentation du budget de l’opéra devrait être au contraire motif de satisfactions supplémentaires. En cause : la programmation des Musiciens du Prince au-delà du seul répertoire baroque pour lequel la formation a été fondée au printemps 2016 ; la place concédée dans ces conditions à l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo ; un nouvel écran géant, certainement fort coûteux, employé ad nauseam – pour en amortir le coût ? – ; la disparition de l’affiche des opéras français préjudiciable aux chanteurs appréciés dans ce répertoire ; la fréquence supérieure à la moyenne des annulations et changements de distribution – Jonas Kaufmann dans Andrea Chénier, Placido Domingo dans La traviata, Vittorio Grigolo dans Don Carlo… – ; des erreurs audibles – ou plutôt inaudibles – de casting ; des choix d’ouvrage contestables tel Le Fantôme de l’Opéra, bienvenu lors des fêtes de fin d’année mais sonorisé.
Alors, grogne légitime ou inévitable résistance au changement ? L’annonce de la prochaine saison devrait apporter un premier élément de réponse.