Des raccourcis le présentent parfois comme un musicien révolutionnaire, quand ils ne lui prêtent pas l’invention de l’opéra et de cette seconda prattica qui lui doit son nom, mais Monteverdi n’a pas surgi ex nihilo pour faire tabula rasa du passé. C’est ce qu’entendent nous rappeler Les Arts Florissants à l’occasion du 450e anniversaire de sa disparition. « Aujourd’hui l’imitation a mauvaise presse – on a tôt fait de l’assimiler au plagiat, observe Paul Agnew. Au XVIIe siècle au contraire, elle était non seulement une partie essentielle de l’art d’apprendre mais très souvent aussi une forme de vénération à l’égard des maîtres admirés. A travers les œuvres de Monteverdi, on entend de toute évidence la dette de Claudio envers nombre de compositeurs parmi les plus subtils de son temps, aussi bien des maîtres renommé tels que Ingegneri, que des professeurs auxquels il était lié comme de Wert. » Avant d’assurer la direction musicale ainsi que la mise en espace d’une nouvelle production de L’Orfeo qui sera créée à Caen le 28 février, le ténor retrouve des compagnons de route du vaste périple monteverdien qu’il a entrepris il y a quelques années (Hanna Morrison, Myriam Allen, Lucile Richardot, Sean Clayton, Cyril Costanzo) et nous donne rendez-vous au Bozar de Bruxelles (13 janvier), puis au Concertgebouw de Bruges (14 janvier) et enfin au Wigmore Hall de Londres (16 janvier) pour découvrir au travers d’un florilège issu des quatre premiers livres comment le divin Claudio s’approprie l’héritage des grands maîtres du genre madrigalesque.