Mort de Christa Ludwig (1928-2021)

Christa Ludwig est morte samedi à son domicile de Klosterneuburg, près de Vienne. Âgée de 93 ans, la mezzo-soprano, retirée de la scène en 1994, est considérée comme l’un des plus grands noms du chant lyrique de la seconde moitié du XXe siècle. Née à Berlin, formée auprès d’une mère elle-même cantatrice, Christa Ludwig fait ses premières armes à Francfort, Darmstadt et Hanovre avant de rejoindre, en 1955, la troupe de l’Opéra de Vienne. Elle s’y produit près de 800 fois pendant quatre décennies, dans un répertoire allant de Monteverdi à la création contemporaine (La Visite de la Vieille Dame de Gottfried von Einem), mais dont les piliers restent Mozart, Wagner et Strauss. Parallèlement, les grandes institutions lyriques du monde entier lui ouvrent les bras (les festivals de Salzbourg et de Bayreuth, le Metropolitan Opera de New York, Covent Garden, l’Opéra de Paris,…), et la fièvre discographique des années 1950 et 1960 lui permet de graver d’immortelles interprétations de Dorabella (Cosi fan Tutte), d’Oktavian et de la Maréchale (Le Chevalier à la Rose), d’Ortrud (Lohengrin), de Brangäne (Tristan und Isolde), de Leonore (Fidelio) auprès de chefs tels que Karl Böhm, Herbert von Karajan, Leonard Bernstein ou Otto Klemperer… En dehors des scènes d’opéra, elle explore passionément le Lied et la mélodie, prêtant à Schubert, Mahler, Brahms ou Wolf les formidables capacités d’une voix chaleureuse et versatile, dotée d’un aigu percutant lui autorisant jusqu’aux rôles de soprano (la Lady Macbeth verdienne ou la Teinturière dans La Femme sans Ombre de Strauss). Elle nous avait reçu, en 2014, pour évoquer les temps forts de son exceptionnelle carrière. Un hommage est en cours de préparation.