Le monde de la musique pleure Maurizio Pollini, décédé à l’âge de 82 ans des suites de problèmes cardiovasculaires. « Il fut l’un des plus importants pianistes italiens du siècle qui vient de s’écouler, connu pour sa maîtrise technique, pour ses interprétations rigoureuses, d’une grande clarté formelle, servie par une sonorité pleine et riche. », s’émeuvent nos confrères de Diapason tandis que Christian Merlin dans Le Figaro rappelle qu’« armé de sa perfection digitale à nulle autre pareille, le virtuose lombard a cherché dans le respect de la partition une ouverture vers la poésie. ».
Si le pianiste recueille tous les éloges au terme d’une carrière de plus d’un demi-siècle, beaucoup d’hommages oublient de rappeler que Maurizio Pollini s’est essayé à la direction d’orchestre au début des années 1980 et fut même invité par le Rossini Opera Festival à diriger La donna del lago en 1981 et 1983. S’ensuivit un enregistrement chez CBS aujourd’hui encore recommandable. Lors de sa réédition par Sony Classical en 2017, Jean Michel Pennetier saluait dans nos colonnes « une fougue et un allant proprement enivrants : une leçon pour les nombreux tâcherons qui officient habituellement dans ce répertoire, et même pour certaines gloires de la fosse. ». Ce « coup de maître » ne fut pas suivi d’effets et c’est en récitaliste que Maurizio Pollini revint à plusieurs reprises à Pesaro, entre 1985 et 2002.