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Née le 30 août 1922 à New York, Regina Resnik est décédée jeudi dernier, 8 août, à Manhattan. Soprano dramatique à ses débuts, (elle fit ses premiers pas au Met à 22 ans en remplaçant Zinka Milanov dans Il Trovatore et elle chanta Sieglinde au Festival de Bayreuth en 1953), elle changea de registre au milieu des années 1950. De « grande et lumineuse » d’après Irving Kolodin dans son Histoire du Metropolitan Opera, sa voix s’assombrit sans rien perdre de sa puissance. C’est ainsi qu’elle devint une des plus grandes mezzo-sopranos de son temps et l’une des rares à compter à son répertoire Sieglinde et Fricka ; Elsa et Ortrud ; Alice et Quickly ; Elizabeth et Eboli; Aïda et Amneris; Michaela et Carmen ; Donna Anna et Donna Elvira, Rosalinda et Orlofsky ; Amelia et Ulrica… Elle fut dirigée par les plus grands chefs d’orchestre (Bernstein, Solti, Karajan, Bruno Walter, Klemperer, Erich Kleiber, Reiner, Rostropovich) sur les plus grandes scènes du monde (New York bien sûr mais aussi San Francisco, Covent Garden, Vienna, Salzburg, Paris, La Scala, Berlin…). Parmi les quelque 80 rôles qu’elle a interprétés se détachent Carmen, Mistress Quickly (Falstaff), Klytämnestra (Elektra) et la Comtesse de La Dame de pique. Reconvertie dans la mise en scène aux débuts des années 70, en collaboration avec son mari, le peintre et sculpteur d’origine lithuanienne Arbit Blatas, elle a chanté aussi à Broadway (Cabaret, A Little Night Music) et coproduit avec son fils, Michael Philip Davis, des documentaires radiophoniques et télévisés. En 2004, le Metropolitan Opera Guild avait célébré le 60e anniversaire de ses débuts in loco tandis que le label London Records proposait une rétrospective de ses enregistrements en 2 CD intitulée « Regina Resnik: Dramatic Scenes and Arias ». [Christophe Rizoud]