C’est avec stupeur qu’on a appris le décès le 22 septembre du baryton argentin Alejandro Meerapfel, des suites d’un infarctus pendant qu’il chantait à l’Abbaye d’Ambronay l’une des parties de l’oratorio de Draghi, Il Dono della Vita eterna, sous la direction de Leonardo García Alarcón.
Âgé de 54 ans, Alejandro Meerapfel, victime d’un malaise après sa deuxième intervention, plus d’une heure après le début du spectacle, s’est effondré subitement, nécessitant l’intervention immédiate des pompiers qui n’ont pu le ranimer, laissant le public et les équipes bouleversés, rapporte l’un de nos confrères de ResMusica, présent sur place.
Leonardo García Alarcón a rendu hommage à son compagnon de route de longue date, rappelant qu’il l’avait connu en Patagonie chantant la partie de basse de la « Misa Encarnacion » et convié à participer à son premier concert à La Plata, pour donner la cantate 131 de Bach, « Aus der Tiefe ».
Plus tard, ils se retrouvèrent notamment pour le Judas Maccabæus d’Haendel à Ambronay, puis pour le Nabucco de Falvetti, El Prometeo de Draghi, La Finta Pazza de Sacrati, ou l’Orfeo de Monteverdi, sans parler de nombreux concerts de musique sacrée.
Leonardo García Alarcón écrit : « Hier soir, il était en train de chanter le rôle de Dio Padre dans l’oratorio de Draghi, à Ambronay, notre maison. Il m’avait dit le jour même qu’il ne pourrait jamais assez remercier la vie d’être en train de chanter une musique aussi belle. Il m’a dit aussi hier à la fin de la répétition : ‘Leo, tu ne m’as rien corrigé…’ Je lui ai répondu : ‘Mais c’est parce que j’adore ce que tu fais, c’était magnifique.’ Et j’ai juste ajouté ‘Va chercher avec ton esprit les pierres de ce lieu’.
Alejandro était un ange sur la terre, un ange aimé de tous, pas seulement par une gentillesse sans limite, sinon par une forme de tendresse qui embrassait chaque personne qui croisait son chemin ».