Plusieurs médias ont relayé la mort du compositeur néerlandais Louis Andriessen le 1er juillet 2021 à Weesp (Pays-Bas).
Bien qu’issu d’une famille de musiciens (son père et ses frères sont compositeurs), Louis n’a que peu de goût pour la tradition. Il se forme auprès de Kees van Baaren avant de rejoindre Luciano Berio à Milan et Berlin. Après s’être frotté aux techniques d’écriture sérielle et aléatoires, il embrasse pleinement le courant minimaliste, dont il est l’un des défenseurs les plus chevronnés. Soucieux d’effacer les lignes de démarcations qui pouvaient encore régner entre genres musicaux à l’époque, il incorpore volontiers à son langage des éléments du jazz, de certaines musiques populaires ou du rock qu’il voit naître. Sa musique allie une froide objectivité (De Staat) à des expériences rythmiques et sonores complètement déjantées (De Snelheid).
Son intérêt pour la philosophie l’amène à incorporer dans ses œuvres vocales des textes jusqu’alors assez peu utilisés : la République de Platon (De Staat, 1976), la Divine Comédie (son opéra La Commœdia, 2008) ou encore les poèmes de la mystique Hadewijch (De Materie, 1988). A l’opéra, il s’illustre notamment par Writing to Vermeer (1998), opéra composé à quatre mains avec Michael van der Aa, où l’on peut entendre la toute jeune Barbara Hannigan à la création.
En témoignage touchant d’un art loufoque, on trouve notamment une vidéo de Cathy Berberian chantant ses arrangements de chansons des Beatles, « tels qu’interprétés par une chanteuse d’oratorio händelien en province ».