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Mort du ténor allemand Peter Seiffert (1954-2025)

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Brève
15 avril 2025

Infos sur l’œuvre

Détails

Certains chanteurs ont une santé vocale tellement inoxydable qu’il est inimaginable de les voir disparaître. Peter Seiffert, qui vient de disparaître à Schleedorf, près de Salzbourg, à l’âge de 71 ans, était de ces colosses. 

Né en 1954 à Düsseldorf, Peter Seiffert prend ses premières leçons de musique auprès de son père, également chanteur, avant de rejoindre le Choeur d’enfants de sa ville, où il fera ses débuts professionnels en 1978. Mais ce seront les 10 années que Peter Seiffert passera dans la troupe de la Deutsche Oper de Berlin qui s’avèreront déterminantes pour la suite de sa carrière : là, il enchaîne les rôles de ténor lyrique (le Tamino ou l’Ottavio de Mozart, le Faust de Gounod, Matteo dans l’Arabella de Strauss), avant de tenter, avec Lohengrin, sa première incursion dans le répertoire wagnérien. A 36 ans, c’est un déclic, pour lui et pour le monde musical. La révélation d’une évidence, faite de musicalité et d’endurance, de force et de nuances. A Lohengrin s’ajoutent bientôt Erik (Le Vaisseau Fantôme), Walther (Les Maîtres-Chanteurs de Nuremberg), Siegmund (La Walkyrie), Tannhäuser ou Tristan (Tristan et Isolde). Si Wagner restera le terrain de jeu idéal pour cette voix profondément saine et puissante, dont les couleurs sombres n’empêchaient pas la projection aisée d’aigus claironnants, le Florestan du Fidelio Beethoven, le Max du Freischütz de Weber ou, plus épisodiquement, l’Otello de Verdi ou le Turridu de Cavalleria Rusticana de Mascagni ont également fait partie d’un répertoire large, qu’il continuait à interpréter vaillamment jusqu’en 2022. Marié à Lucia Popp jusqu’à la disparition de cette dernière en 1993, il épouse ensuite la soprano Petra-Maria Schnitzer, avec laquelle il a souvent partagé la scène.

Outre le Deutsche Oper de Berlin, qui l’avait honoré en le nommant membre honoraire il y a un peu moins d’un an, les opéras de Vienne et de Bavière seront les ports d’attache familier de cet artiste également demandé à Zurich, Milan, New-York ou San Francisco. Grâce au Théâtre du Châtelet et au Capitole de Toulouse, la France a pu entendre le Tannhäuser et le Siegmund d’un ténor étrangement boudé par l’Opéra de Paris, mais qui nous laisse, en héritage, de nombreux et magnifiques enregistrements : entre autres une Walkyrie dirigée par Zubin Mehta, un Tristan sous la baguette de Franz Welser-Möst ou encore un Lohengrin et un Tannhäuser avec Daniel Barenboïm, qui comptent parmi les plus belles versions modernes de ces oeuvres.

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