Sommé de s’exprimer sur le conflit russo-ukrainien, notamment par Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, ville jumelée avec Kiev depuis près d’un demi-siècle, Tugan Sokhiev a fait le choix de ne pas choisir.
Dans un communiqué transmis hier dimanche 6 mars par son agent à l’AFP, le chef d’orchestre rappelle qu’il n’a jamais soutenu et sera toujours contre tout conflit sous quelque forme que ce soit. « Face à l’option impossible de choisir entre mes musiciens russes et français bien-aimés, j’ai décidé de démissionner de mes fonctions de directeur musical du Théâtre Bolchoï à Moscou et de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse avec effet immédiat « , a-t-il déclaré, soulignant au passage qu’« au lieu de nous utiliser, nous et notre musique, pour unir les nations et les peuples, nous sommes divisés et ostracisés ».
Après l’annonce de cette démission, Jean-Luc Moudenc a annoncé respecter la la volonté de Tugan Sokhiev bien que cette nouvelle l’attriste : « J’ai toujours pensé, comme Tugan Sokhiev, que l’art, et la musique en particulier, sont des langages universels, permettant de rapprocher les peuples. Aussi, nous n’avons jamais attendu ou, pire, exigé de Tugan qu’il fasse un choix entre son pays natal et sa ville de cœur, Toulouse. Cela n’aurait eu aucun sens. Pour autant, il était impensable d’envisager qu’il reste silencieux face à la situation de guerre, tant vis à vis des musiciens que du public et de la collectivité. Ce soir, je prends acte que le seul parti qu’il prend, en conscience et connaissance de cause, est celui de la musique. »