L’édition 2008 de ce qui est reconnu, avec Ars Musical à Bruxelles, comme le plus grand festival de musique contemporaine d’Europe, le festival Musica à Strasbourg (20 septembre – 4 octobre), s’annonce très lyrique avec deux opéras, un « concert scénique » et une pléiade de spectacles et concerts incluant la voix. Il faut tout d’abord noter la reprise de la nouvelle création lyrique de Pascal Dusapin créée au dernier Festival d’Aix-en-Provence, Passion (27 et 28 sept. au TNS) puis un ouvrage qui s’annonce passionnant, l’opéra Massacre de Wolfgang Mitterer dont le sujet aurait très bien convenu à Verdi ou Meyerbeer : l’affrontement entre Henri III et le Duc de Guise lors des Guerres de religion qui déchirèrent la France au XVIe s. Au programme, tous les archétypes d’un opéra du XIXe s. : trahison, damnation, procès, lamentation… mais avec l’apport de l’électronique s’associant aux neuf instruments et aux cinq chanteurs (26 et 27 sept. à la Cité de la Musique). Deux autres spectacles illustrent de grands textes : I went to the house but did not enter (J’allais à cette maison mais sans y entrer) de Heiner Goebbels sur des textes de Beckett, Eliot et Blanchot et qui sera chanté par l’extraordinaire Hilliard Ensemble (3 et 4 oct. au TNS), puis Kafka-Fragmente de György Kurtag mettant en scène une soprano… et un violon pour évoquer l’univers campé par Kafka dans sa correspondance et son journal (23 sept. à la Cité de la Musique). A noter encore, en dehors des spectacles lyriques, l’exécution du rare Stimmung de Karlheinz Stockausen par les impeccables Neue Vocalsolisten, œuvre fascinante dont le chant se fonde exclusivement sur les harmoniques de la voix (29 sept. au Parlement européen), et la non moins rare exécution de la monumentale Transfiguration de notre Seigneur Jésus-Christ pour orchestre et chœur d’Olivier Messiaen (21 sept. au Palais de la Musique et des Congrès). On n’oubliera pas non plus le spectacle Com que voz mêlant fados et compositions de Stefano Gervasoni (30 sept. à la Cité de la Musique) ou la création de la Cantate n°2 du passionnant Bruno Mantovani (30 sept. Cité de la Musique) dont Strasbourg se souvient de son magnifique premier opéra L’Autre côté. [PEL]
Renseignements : www.festival-musica.org