Invité dans les studios de France Musique hier, mardi 14 novembre, lors d’un bref passage en France, le directeur du Metropolitan Opera de New York, Peter Gelb, suscite le débat en avançant que « pendant de nombreuses décennies, la plupart de la musique classique écrite, que ce soit pour symphonie, musique de chambre ou opéra, n’était pas assez accessible. » Selon lui, ce défaut d’accessibilité aurait contribué à éloigner le public de l’opéra et justifie aujourd’hui la série de création sur la première scène lyrique américaine d’ouvrages composés par « une nouvelle génération de compositeurs aux États-Unis qui n’ont pas peur d’écrire de la musique mélodique » : The Hours, Fire Shut Up In My Bones, Dead Man Walking, X : The Lifes and Times of Malcolm X…
Engagé dans cette entreprise – vitale pour l’opéra – de conquête d’un nouveau public, Peter Gelb insiste également sur la nécessité de la diversité : « le but de n’importe quel théâtre, il me semble, devrait être de proposer des productions qui attirent un public qui ressemble à la démographie de sa ville. Dans une ville comme New-York, réputée pour être un melting pot, l’opéra ne peut pas s’adresser seulement à une élite blanche ».
Les 27.000 tickets achetés cette saison par « des gens qui n’avaient jamais franchi les portes de notre opéra. » l’encouragent à poursuivre dans cette voie : « Nous présentons aujourd’hui des opéras bien plus variés et j’invite les gens à l’expérimenter, que ce soit au Met ou au cinéma. ».
Pour tenter l’expérience, rendez-vous le samedi 9 décembre dans les cinémas du monde entier pour la retransmission en direct du Met de Florencia en el Amazonas, un opéra de Daniel Catàn en langue espagnole présenté comme « pucciniesque ». (plus d’informations)