–
En attendant les journées commémoratives organisées l’association Ninon Vallin – Le Chant du Monde, qui auront lieu dès juin et surtout en novembre-décembre prochain à Nantoin, dans l’Isère (avec la participation notamment du ténor Stanislas de Barbeyrac), un disque vient honorer la mémoire de la célèbre cantatrice française, née le 8 septembre 1886 à Montalieu-Vercieu (Isère) et décédée à Lyon le 22 novembre 1961. La firme Marianne Mélodie a fait paraître un CD réunissant quelques superbes témoignages de l’art de Ninon Vallin, où l’on trouve de parfaites illustrations de son répertoire d’élection, qui était particulièrement large, puisqu’il incluait des rôles qu’on a pris coutume de confier à des voix très différentes : des extraits de Manon, mais aussi de Mignon (dans l’opéra d’Ambroise Thomas, les Manon de Massenet étaient plutôt des Philine), deux fragments de Tosca et deux airs de L’Etoile (Lazuli est aujourd’hui surtout chanté par des mezzos), tout un bouquet de mélodies de Debussy (dont elle avait créé les Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé avec le compositeur au piano), de Chausson, Massenet, Fauré, Duparc. Surtout, ce disque révèle des inédits qu’on croyait disparus : l’air d’Iphigénie en Tauride « O toi, qui prolongeas mes jours », précédé du récit du songe, et un rarissime extrait de Paride ed Elena du même Gluck, dans l’original italien, tous deux enregistrés en 1935. [Laurent Bury]