Sous l’impulsion de Michel Franck, son Directeur général, le Théâtre des Champs-Elysées vient de se doter d’un nouveau dispositif acoustique pour ses concerts. Celui-ci vient remplacer l’ancienne conque bien connue des habitués de l’institution et utilisée depuis 2005. Sa réalisation a été confiée à Félix Lefebvre, scénographe (Kanju), associé à Federico Cruz-Barney, acousticien (Studio DAP) et Philippe Maffre, architecte du patrimoine (Maffre Architectural Workshop), en lien avec la direction technique du Théâtre et après des tests et mesures acoustiques réalisées durant des répétitions et des concerts. La construction a été assurée par l’Atelier Devineau et a duré quatre mois.
Le dispositif est composé de dix panneaux modulaires verticaux, dont le positionnement et le nombre exact s’adapte à l’effectif présent sur scène, et d’un nouveau plafond en bois de bouleau intégrant l’éclairage. Primitivement, ce dispositif acoustique n’est pas destiné aux spectateurs mais aux musiciens eux-mêmes, l’ancienne conque rendant difficile l’écoute respective des instrumentistes. Il s’agit donc ici de « mieux gérer le volume sonore sur scène et favoriser ainsi l’écoute et le confort entre musiciens, sans toutefois réduire la projection du son vers la salle (…) Ces décors acoustiques jouent sur les timbres, les couleurs, la projection du son vers le public et le contrôle des niveaux sonores, favorisant une meilleure cohérence de jeu entre musiciens et chanteurs ». D’une étonnante teinte rosée, ces élégants réflecteurs sont réhaussés de dorures et leurs proportions s’appuient sur le nombre d’or.
Le dispositif a été inauguré avec la version concertante de Così fan tutte donnée en ouverture de saison, avec la configuration à sept panneaux de la première photo de cet article. Bien que l’équipement ne soit pas prioritairement destiné aux spectateurs, nous avons pu apprécier en fond d’orchestre un son plus homogène et des voix bien présentes tout en étant moins réverbérées. Les chanteurs se déplaçant derrière l’orchestre au gré de la mise en espace étaient également plus audibles. Ces impressions seront bien sûr à évaluer en fonction des différents spectacles et configurations, ainsi que du placement dans la salle, mais cette première expérience est déjà largement positive.