La 45e édition du ROF a enfin vu l’inauguration de l’Auditorium Scavolini, une salle voulue comme une alternative au sinistre Vitrifrigo Arena (le palais omnisports en périphérie de Pesaro transformé en théâtre le temps du festival depuis une vingtaine d’années). Une salle ? Une arlésienne dont l’ouverture a été si souvent retardée que l’on pensait ne jamais pouvoir s’asseoir sur ses sièges.
Il a fallu rapidement déchanter, car lesdits sièges des gradins sont d’un tel inconfort qu’ils ont été recouverts de housses rembourrées pour en atténuer la dureté – sage initiative que quelques spectateurs, soucieux de leur séant, prennent la précaution, non inutile, de compléter par l’ajout d’un coussin.
L’inexistence de foyer, de buvette et d’espaces de convivialité, consubstantiels à tout théâtre depuis l’origine du genre, n’est rien au regard de la pénurie de toilettes – cinq si l’on a bien compté pour une jauge de 1048 places. L’absence d’urinoir peut être interprétée comme un souci d’équité. Dames et messieurs sont pour une fois logés à la même enseigne. Face à la longueur de la queue d’un côté comme de l’autre, la direction a pris la décision d’ouvrir au public les W.C. réservés au personnel, sans que ce supplément de deux ou trois (!) cabinets ne parvienne à absorber une demande stimulée par la consommation de spritz et la durée des spectacles (1h45 pour la première partie du Viaggio a Reims).
Plus grave, même si la rupture de la vessie n’est pas un mal anodin : la raideur de la pente des gradins, privés de rampe, oblige certains spectateurs à rejoindre leur siège à quatre pattes pour ne pas risquer de chuter. La descente vers la sortie est entreprise plus périlleuse encore où l’on peut se rompre le cou au moindre faux pas. A l’heure où les normes de sécurité ne semblent jamais assez drastiques, on s’étonne qu’une telle configuration ait été autorisée et, accessoirement, on se demande dans quelle pochette surprise l’architecte coupable a dégotté son diplôme.
