Le Turc en Italie au Festival d’Aix-en-Provence en 2014 avait fait les frais de la grogne des intermittents : première annulée et représentations suivantes soumises au bon vouloir du personnel engagé dans le mouvement. Ulcérée, Olga Peretyatko avait poussé sur sa page Facebook un coup de gueule expliquant qu’il devait y avoir d’autres moyens pour exprimer ses revendications que prendre les artistes et le public en otage. De retour en France, pour une série de représentations de Rigoletto à l’Opéra de Paris, la soprano russe se trouve une nouvelle fois prise dans la tourmente sociale. En raison d’un mouvement de grève national interprofessionnel, l’avant-première jeunes samedi soir, 9 avril, a été annulée. Comme si ceux que, par souci d’euphémisme, l’on s’acharne à appeler « partenaires sociaux » avaient décidé de vider définitivement les maisons d’opéra en s’en prenant cette fois au public de demain. Privée de représentation, Olga Peretyatko s’est changé les idées en allant applaudir Joyce DiDonato et Juan Diego Florez dans Werther au Théâtre des Champs-Elysees. Interrogée via Twitter sur le sujet, la soprano russe persiste à penser qu’entraîner l’annulation d’un spectacle lui semble un procédé abusif. Comment ne pas lui donner raison !
@ChristRizoud I still think that in the theater world they should have another solution. Cancelling is quite unfair regarding the audience
— OLGA PERETYATKO (@Olgaperetyatko) 10 avril 2016