Avec un déficit cumulé de 4,4 millions d’euros pour les exercices 2023 et 2024 (les chiffres sont encore temporaires), le Festival d’Aix-en-Provence affichait pourtant un bilan positif depuis la prise de fonction de Pierre Audi en 2018. On sait toutefois que les saisons sont programmées en moyenne quatre ans à l’avance et que 2023 connut un épisode d’inflation alors imprévisible, impactant tant le coût des productions que le mécénat qui représente une part importante du budget. Ajoutons-y une édition exceptionnellement couteuse à l’occasion du 75e anniversaire du Festival (neuf opéras dont six nouvelles productions et pas moins de sept orchestres invités), et l’on obtient le déficit que l’on connaît désormais.
D’après Le Figaro, pour assurer la pérennité de l’un des événements lyriques phares de l’été, les pouvoirs publics ont mis la main à la poche, mais seulement sous la forme d’une avance remboursable selon des échéances déterminées. Le ministère de la culture a ainsi débloqué 800.000 euros, tandis que les collectivités locales partenaires – à savoir Aix-en-Provence, la métropole Aix-Marseille, le conseil départemental des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur – avanceront chacune 200.000 euros. De son côté, le Festival a déjà débloqué 800.000 euros auprès d’un collectif de mécènes. Pierre Audi annonce en outre avoir réalisé un million d’euros d’économies pour 2024. Nouvelle a priori réjouissante mais qui s’est traduite par la suppression pure et simple des Vêpres siciliennes initialement programmées.
Afn de redresser la barre, Pierre Audi annonce « réduire la voilure pour revenir à quatre nouvelles productions scéniques par an, comme c’était l’usage à Aix, avec un Mozart et une création contemporaine » et « développer les coproductions », notamment avec les chorégies d’Orange et l’Opéra de Toulon.