Opéra-comique 2025-26 : changement de cap ?

La nouvelle saison de l’Opéra-comique s’ouvrira par une reprise de l’adaptation des Contes d’Hoffmann imaginée par la metteuse en scène néerlandaise Lotte de Beer, incluant de nouveaux dialogues parlés et de larges coupures dans la musique (voir ici la critique de la création strasbourgeoise). La distribution affichera Michael Spyres (Hoffmann), Amina Edris (Olympia, Antonia, Giulietta), Jean-Sébastien Bou (les quatre incarnations diaboliques) et Héloïse Mas (Nicklausse) placés sous la baguette de Pierre Dumoussaud. Louis Langrée et Théotime Langlois de Swarte se partageront la direction d’Iphigénie en Tauride dont la mise en scène a été confiée à Wajdi Mouawad. Werther sera défendu par Pene Pati et Marianne Crebassa sous la baguette de Raphaël Pichon dans une mise en scène de Ted Huffman. Matthias Pintscher proposera sa nouvelle création lyrique, Nuit sans aube, en version française (la version allemande originale sera créée un peu plus tôt en allemand au Staatsoper de Berlin). Sabine Devieilhe incarnera le rôle-titre de Lucie de Lammermoor (adaptation, et non simple traduction, réalisée par Gaetano Donizetti pour la scène parisienne à partir de sa Lucia di Lammermoor originelle). La distribution comprendra également Léo Vermot-Desroches et Étienne Dupuis sous la direction de Speranza Scappucci. La mise en scène sera signée Evgeny Titov dont le programme nous apprend qu’il « met à nu les ressorts cruels de ce drame impitoyable ». Enfin, la Maîtrise Populaire de l’Opéra-Comique interprètera Brundibár, l’opéra de chambre de Hans Krása, ouvrage pour enfants créé clandestinement en 1942 à Prague, dans un orphelinat juif, puis redonné dans le camp de concentration de Terezín, lequel regroupaient de nombreux artistes (voir ici et ici). La saison comprend également des concerts, récitals, masterclasses et des spectacles pour enfants. On pourra regretter que la recréation d’ouvrages oubliés, tels que ceux d’Adam, Auber, Boïeldieu, Campra, Chabrier, Britten, Hérold, Honegger, Lecoq, Marais, Messager, Rabaud et autres Thomas, s’efface devant des classiques du répertoire confiés à des metteurs en scène en vogue. On notera également la création d’une catégorie or  à 210 euros (27 places seulement par représentation), et une augmentation de 5€ pour la première catégorie (180€ au lieu de 175€).