Dans son édition du lundi 12 février 2024, le journal Sud-Ouest évoque une « crise durable » qui serait en train de s’installer à l’Opéra de Bordeaux. Le terme est en tous cas utilisé par Fabien Robert, ex-adjoint à la culture, ancien vice-président de l’Opéra et qui vient d’adresser une lettre au maire dans laquelle il évoque une « situation sociale alarmante » au sein de cette maison. Un courriel adressé au président, Dimitri Boutleux et au directeur général Emmanuel Hondré, signé « les agents des équipes techniques et administratives », a fait état d’un « climat de souffrance ».
Au printemps dernier déjà, un courrier adressé par les syndicats à la présidence de l’Opéra alertait sur le non-remplacement des agents. Une trentaine de postes techniques serait à pourvoir en ce début 2024, en plus de quelques 25 postes à l’orchestre. Les syndicats pointent en réalité le manque de moyens financiers, davantage que celui de dialogue social.
Pourtant, l’année 2023 s’est achevée par un léger bénéfice alors que le budget prévisionnel anticipait un déficit d’un million d’euros. Et ce, grâce à une bonne fréquentation du public, une bonne dynamique de mécénat et une subvention de la Ville en augmentation de 400 000 € pour atteindre les 16,8 millions, Un équilibre toutefois qui tient aussi à des économies réalisées sur la marge artistique et sur la masse salariale.
La situation bordelaise n’est qu’une énième illustration de difficultés que connaissent un certain nombre de places lyriques de province (Strasbourg, Montpellier, Rouen).