Opéras en région, le palmarès du Figaro

Le Figaro a publié hier une étude sur la vingtaine de maisons d’opéra que compte la France hors Paris. Comparé aux quatre-vingts institutions allemandes, notre pays fait figure de contrée bien peu mélomane, avec un « maillage du territoire réel, mais fragile ». On connaît l’extrême disparité des budgets (environ 100 millions pour l’Opéra de Paris, 34 millions pour Lyon, 3,5 millions pour Rennes). Le Figaro célèbre pourtant la « victoire de David contre Goliath », car il n’est pas rare qu’un spectacle réalisé au prix de prodiges d’inventivité pour pallier le manque de moyens séduise finalement bien davantage que les productions dispendieuses de la capitale. Résultat des courses : un classement en quatre catégories, avec d’abord le « trio de l’excellence » : Lyon, qui « dame régulièrement le pion à la capitale par son audace et son inventivité », Strasbourg, « laque tournante de l’art lyrique en France et en Europe » malgré, dans les deux cas, des distributions pas toujours homogènes, et Toulouse. Viennent ensuite les « bons élèves » : Bordeaux, pour la qualité musicale plus que pour ses mises en scène, et Nancy, pour sa programmation astucieuse, « un modèle du genre ». Dans la case « Peuvent mieux faire », on se bouscule : Montpellier, Nice, Marseille, Rouen, Metz et Saint-Etienne, menacées par des turbulences locales ou par le risque de la médiocrité. Enfin, et c’est peut-être la catégorie la plus enviable, ceux qui « font des miracles » avec des moyens infiniment réduits : Angers-Nantes, Lille, Dijon, Tours, Toulon, Rennes et Massy. Voilà en tout cas un tour de France des opéras qui donnent bien envie d’aller promener ses oreilles loin de Paris. [Laurent Bury]