Depuis 1951, l’ouverture de la saison scaligère a traditionnellement lieu chaque 7 décembre, jour de la Saint Ambroise, évêque de Milan au quatrième siècle. Le cru 2020 devait être l’occasion d’une nouvelle production de Lucia di Lammermoor avec Lisette Oropesa et Juan Diego Flórez, mais les répétitions et le spectacle furent annulés en raison de multiples cas de COVID (une cinquantaine). En annonçant cette triste nouvelle, Dominique Meyer promettait une soirée de substitution à la hauteur de cet événement, tout aussi mondain et médiatique que culturel dans la cité lombarde. Promesse tenue avec un gala qui devrait afficher pas moins de 20 artistes. Lisette Oropesa et Juan Diego Flórez seront bien sûr présents, ainsi que le bouillant Vittorio Grigòlo, l’inévitable Francesco Meli, probablement Anita Rachvelishvili et, plus étonnamement, Jonas Kaufmann qui a récemment annulé sa participation à la Walküre parisienne. Côté ballet, la présence de Roberto Bolle, star de ma maison, semble garantie. Sauf rebondissements de dernière minute (ce qui est toujours possible après tout), Anna Netrebko, programmée à Saint-Petersbourg, ne sera pas de la fête, pas plus que Plácido Domingo qui, pour raisons de santé, avait déjà décliné sa participation au Festival Donizetti, où il devait interpréter Belisario. L’orchestre de la Scala sera placé sous la baguette de Riccardo Chailly. Les choeurs seront en revanche absents. La soirée, filmée sans public, sera diffusée en direct par la RAI et mise en scène par Davide Livermore. Pour mobiliser une telle affiche, Dominique Meyer a-t-il suivi les conseils du saint-patron de la ville : « Apprends à implorer ce que tu désires obtenir ; le fruit des bienfaits divins ne poursuit pas les gens indifférents ? »
