Quel opéra programmer pour coïncider avec la commémoration du début de la Première Guerre mondiale ? Des œuvres créées en 1914 ? En dehors de Mârouf, savetier du Caire et de Francesca da Rimini, peu de titres se sont inscrits au répertoire. Et des opéras qui évoquent le conflit sans basculer dans un patriotisme déplacé, il n’y en a pas tant que ça. Le très pacifiste Owen Wingrave, « opéra télévisé » de Britten (1971), d’après une nouvelle de Henry James, semble donc tomber à pic. Le festival d’Aldeburgh vient de le donner en juin, sous la baguette de Mark Wigglesworth, futur directeur musical de l’ENO. Et cet automne, on pourra revoir en France cette œuvre rare. L’Opéra du Rhin s’y intéresse depuis longtemps, puisqu’il en a créé la version française en 1996 (vue ensuite à Paris, à l’Opéra-Comique), puis anglaise en 2013 (spectacle repris à Besançon en mai dernier). L’Opéra de Lorraine la proposera en octobre, dans une mise en scène de Marie-Eve Signeyrole, déjà chargée du spectacle 14 + 18 conçu avec Dix mois d’école et d’opéra, donné le mois dernier à Nancy et à l’Amphi Bastille. A Toulouse, en novembre, c’est une production créée en 2010 à l’opéra de Francfort qui sera invitée pour une unique représentation, avec notamment Thomas Randle en narrateur.
>> Owen Wingrave à Nancy, renseignements ; Owen Wingrave à Toulouse, renseignements