La prochaine saison du Centre de musique romantique française s’articulera autour de deux thématiques principales : Bizet et le violoncelle. L’année 2025 donne en effet l’occasion de célébrer à la fois les 150 ans de la création de Carmen et l’anniversaire de la mort de son compositeur. La production de Carmen créée à Rouen cette saison et reconstituant la scénographie originale sera reprise à l’Opéra royal de Versailles. Le trio Adèle Charvet, Julien Behr et Florie Valiquette alternera avec celui constitué par Eléonore Pancrazi, Kévin Amiel et Vannina Santoni, tandis qu’Alexandre Duhamel sera Escamillo. Hervé Niquet dirigera les Choeurs et Orchestre de l’Opéra royal. La production sera également accueillie au Hong Kong Arts Festival en mars 2025. Les mélodies et les oeuvres non lyriques de Georges Bizet (et d’autres) seront défendues dans de nombreux concerts (Venise, Toulouse, Paris, Rome, Padoue, Milan, Draguignan, Boulogne-Billancourt..). Le clou de l’hommage sera un doublé réunissant, en première partie, l’intégrale de la musique de scène écrite pour L’Arlésienne (l’action sera condensée par un récitant) et, en seconde partie, Le Docteur Miracle avec Dima Bawab, Héloïse Mas, Marc Mauillon, Thomas Dolié et Eddie Chignara sous la baguette de Sora Elisabeth Lee. La mise en scène des deux ouvrages sera assurées par Pierre Lebon. Créée à Lille, cette double production sera également donnée au Châtelet. Le Docteur Miracle voyagera ensuite seul dans divers théâtres français et suisses. Autre thématique de la prochaine saison, le violoncelle sera à déguster sous toutes ses formes : en soliste avec piano, en concerto orchestral, dans des ensembles de violoncelles ou encore des quintettes à deux violoncelles. Plusieurs séries de concerts seront offertes à Venise, Rome, Munich, Paris, Saintes, Montréal ou encore Québec illustrant les talents d’Auguste Franchomme, Félix Battanchon, André Caplet, Fernand de la Tombelle ou Camille Chevillard (pour n’en citer que quelques uns : j’aurais d’ailleurs pu inventer les noms) aux côtés de compositeurs un peu plus connus tels que Vincent d’Indy, Jacques Offenbach ou Albéric Magnard.
Que les amateurs d’opéras rares se rassurent, la prochaine saison verra aussi la recréation en concert de L’Ancêtre de Camille Saint-Saëns (une histoire d’amour qui finit mal sur fond de vendetta corse, plus naturaliste que romantique). L’ouvrage sera donné à Monaco, ville où il a été créé, avec les forces de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et le Choeur Philharmonique de Tokyo, Jennifer Holloway, Gaëlle Arquez, Hélène Carpentier, Michel Arivony et Matthieu Lécroart, sous la baguette de Kazuki Yamada. C’est au Prinzregentheater de Munich qu’il faudra se rendre pour découvrir la Mazeppa de la compositrice Clémence de Granval. Tassis Christoyannis interprétera le rôle-titre aux côtés de Nicole Car, Julien Dran, Ante Jerkunica et Nawel Trojak sous la baguette de Mihhail Gerts. La Phèdre de Jean-Baptise Lemoyne, précédemment donnée en concert il y a quelques années, fera l’objet d’une version scénique à Karlsruhe. Psyché d’Ambroise Thomas sera donnée au Müpa de Budapest avant d’être reprise avec la même équipe au Musikverein de Vienne : le rôle-titre sera interprété par Hélène Guilmette entourée de Michèle Losier (dans un rôle très vocalisant), Tassis Christoyannis sous la baguette de György Vashegyi. Pour ceux qui auraient manqué la version mezzo du Fausto de Louise Bertin (en concert au Théâtre des Champs-Élysées) ou la version ténor donnée à Essen cette saison, signalons que cette dernière production y sera reprise en février 2025. Enfin, l’Opéra-comique et l’Opéra de Lille donneront en version scénique la version opéra-comique du Faust de Gounod précédemment entendue, elle aussi en concert, au Théâtre des Champs-Élysées. La Fille de Madame Angot continuera sa tournée à Nice et Avignon et Le Voyage dans la Lune à Montpellier. La recréation à Rennes de La Sérénade, opéra de Sophie Gail coécrit avec Manuel Garcia (1818) partira elle aussi en tournée à Toulon, Avignon et Nantes. Grand succès à l’Athénée la saison passée, Ô mon bel inconnu y sera repris pour trois représentations. Huit concerts seront également donnés au Canada, mais il est impossible de tout citer ici : on pourra consulter prochainement avec profit la saison complète sur le site du PBZ.
En résumé, la production du Centre de musique romantique française est tout simplement impressionnante et donne le tournis : travaux de recherche avec la mise en ligne de nombreuses archives numérisées, publication de nouveaux enregistrements ou d’ouvrages spécialisés (prochainement le troisième et dernier volume de la correspondance de Vincent d’Indy par exemple), organisation de colloques, webradio, publication de partitions, mais également des initiatives à l’intention de nouveaux publics. Bravo et merci !.