D’abord présenté en mars à l’Opéra de Rouen, puis à Genève, Contes de la lune vague après la pluie, le nouvel opéra de chambre de Xavier Dayer est de passage à Paris pour deux représentations. Malgré l’enthousiasme exprimé par notre collègue Brigitte Cormier lors de la création mondiale, difficile d’être réellement séduit par une partition où l’écriture instrumentale semble plus riche que l’écriture vocale, comme si le compositeur oscillait entre la peur de couvrir les chanteurs et limitait donc le rôle de la fosse lorsque quelqu’un ouvre la bouche sur scène, et le désir malgré tout de déchaîner parfois les forces orchestrales, ce qui oblige alors les personnages du drame à crier. Seul changement de distribution à signaler par rapport à Rouen, le rôle principal masculin est campé à Paris par le convaincant baryton sud-coréen Taeill Kim, dont le physique laisse rêver d’une production qui, à l’inverse du spectacle intemporel et universel mis en scène par Vincent Huguet, aurait explicitement joué la carte de l’exotisme asiatique, en relation avec le film de Mizoguchi et avec les textes de Ueda Akinari qui en sont la source.
Xavier Dayer, Contes de la lune vague après la pluie, Paris, Opéra Comique, les 18 et 19 mai à 20h