Elles étaient attendues depuis déjà plusieurs jours ; le ministère de la culture a présenté hier ses premières mesures face à la crise provoquée par le Covid-19.
Tout d’abord, les mesures annoncées par le gouvernement en faveur des entreprises s’appliqueront au secteur culturel : « accompagnement simplifié et renforcé du chômage partiel, délais de paiement des échéances sociales et/ ou fiscales voire remises d’impôts directs, fonds de solidarité pour les petites entreprises, les indépendants et les micro-entreprises, lignes de trésorerie bancaires garanties par Bpifrance, etc. »
Le ministère promet également un fonds de soutien pour la filière musicale – tous genres confondus ; on apprend que celui-ci sera doté à hauteur de 10 millions d’euros par le Centre National de Musique (CNM), et que la SACEM, l’ADAMI et la SPEDIDAM participeront à hauteur de 500 000 euros chacune.
Le CNM annonce dans son communiqué de presse : « Ce fonds de secours est destiné aux TPE et PME disposant d’une licence d’entrepreneur de spectacle, qui exercent leur activité dans le domaine de la musique et des variétés et qui font face, en raison de la propagation du virus Covid-19, à des difficultés de trésorerie susceptibles de compromettre la continuité de leur activité. Chaque aide de trésorerie, plafonnée à 11 500 €, comprend une incitation pour le demandeur à verser aux artistes une compensation pour les spectacles annulés et une mesure de solidarité avec les auteurs et les compositeurs en difficulté. »
On assiste sans aucun doute à une prise de conscience de la situation de crise à laquelle le monde de la culture est confronté, et ces annonces sont un premier pas de la part des pouvoirs publics. Malgré tout, la situation est encore, comme on le voit, éminemment nébuleuse, d’autant plus que cette aide couvre tous les genres de musiques. Toutes les structures dépassant le cadre de la TPE et de la PME (c’est-à-dire au-dessus de 250 salariés, ce qui n’est pas rare dans le monde de l’opéra) ne sont pas comprises dans cette aide, et on ne sait pas non plus si les théâtres municipaux ou nationaux, dépendant d’une structure étatique, seront concernés.
Pour se faire une idée, onze millions d’euros représentent l’équivalent de 3300 personnes payées au SMIC pendant deux mois ; on attend donc avec impatience que le ministère de la culture communique davantage sur son plan d’action et ses modalités de réalisation.