On ne mesure pas toujours l’étendue du répertoire pour ensemble vocal à cappella. Les quatre chanteurs néerlandais de l’ensemble Quink, fondé en 1978, en sont pourtant les infatigables défricheurs, du baroque au contemporain. Leur dernier disque explore ainsi la production britannique entre le dernier quart du XIXe siècle et la première moitié du suivant. Evidemment, les sources d’inspiration sont au premier chef les poètes élisabéthains, qui permettent d’établir un lien avec les compositeurs du XVIe siècle ; beaucoup de poèmes romantiques aussi, avec Shelley mais surtout ce Thomas Moore, aujourd’hui bien oublié et pourtant adulé en son temps pour Lalla-Roukh autant que pour ses Chansons irlandaises ; et toujours l’incontournable Tennyson. Ces textes ont été mis en musique par des compositeurs célèbres en France (Elgar, Vaughan Williams), connus au moins de nom (Frank Bridge, Charles Villiers Stanford, Charles Hubert H. Parry), ou totalement ignorés comme ce John Ernest Moeran (1894-1950), élève de Stanford et, de tous ceux que réunit ce disque, le plus proche de nous dans le temps.
Music, when soft voices die, compositions a cappella par Elgar, Bridge, Vaughan Williams, Stanford, Parry et Moeran. Ensemble vocal Quink. 1 CD Brilliant Classics 95216, enregistré du 25 au 27 novembre à Amsterdam, 67’57.