Renaissance en vue pour le Grand Théâtre de Genève

Stupéfiant. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ce que découvriront dans quelques mois les spectateurs qui entreront dans le Grand Théâtre de Genève fraîchement rénové. On avait pris l’habitude d’un édifice aux surfaces lisses, beigeasses – « coquille d’œuf », si vous y tenez –, conséquence des travaux réalisés suite à l’incendie de 1951. Les réparations avaient alors principalement consisté à masquer les parois existantes derrière du contreplaqué, et c’est en retirant ces bien ternes interventions que la rénovation entreprise en 2016 a révélé un somptueux décor manifestement inspiré des choix de Charles Garnier à Paris : la salle genevoise, construite de 1875 à 1879 sur les plans de Jacques-Elisée Goss, présente les mêmes contrastes de couleurs, de volumes et de matières, les mêmes effets de surprise créés grâce à l’alternance d’espaces sombres ou lumineux. Le vestibule retrouve ses moulures, ses caissons et ses teintes d’origine. Dans le grand foyer, une opération de décrassage des peintures et des tissus a rendu tout leur éclat aux espaces d’apparat. Rien de tel à espérer pour la salle proprement dite, que les flammes avaient entièrement ravagée, mais on nous promet quand même un rafraîchissement du rideau et du plafond (les lumières de la « Voie lactée » conçue pour le plafond par Jacek Stryjenski devraient enfin fonctionner) ainsi qu’une ventilation toute nouvelle. Et bien sûr, cette rénovation permettra aussi d’améliorer les espaces de travail, avec notamment des salles de répétitions en sous-sol et une salle de conférences sous le toit. Il n’y a maintenant plus qu’à attendre février 2019 et les représentations de la Tétralogie qui marqueront la réouverture.