Non, le Palazzetto Bru Zane ne soutient pas que les œuvres lyriques créées à l’Académie royale, impériale ou nationale de musique : il s’intéresse aussi à ce qui se chantait sur les barricades, le poing dressé. Il a donc soutenu l’entreprise du baryton Arnaud Marzorati, qui s’intéresse à ce répertoire « populaire », de Béranger jusqu’à Pierre Degeyter, inoubliable compositeur de L’Internationale. Avec la complicité du ténor Jean-François Novelli et de la mezzo Isabelle Druet, il nous propose tout un échantillon de ces Marseillaises ornées de paroles toutes neuves, de chants contestataires et de mélodies de salon évoquant le triste sort du pauvre peuple. Quand ils ne sont pas accompagnés par un piano Erard de 1890, ces refrains résonnent aux accents de l’orgue de Barbarie. « Vraiment la misère est trop dure », dit la Périchole, et Saint-Saëns de conclure dans sa Danse macabre : « Et vive la mort et l’égalité ! »
Révolutions 1830-1848-1871, Les Lunaisiens, 1 CD Paraty, 72’32