La magie d’une soirée musicale tient souvent à la rencontre entre un lieu, un répertoire et un (ou des) interprètes(s). C’est cette magie qui a enchanté jeudi dernier, 9 juin, le concert de clôture des nuits baroques au Palais de Béhague. Le lieu : la Salle Byzantine de l’Hôtel de Béhague, fantasme d’orient au cœur du très aristocratique 7e arrondissement de Paris, avec sa coupole à oculus, ses tribunes, ses loggias, ses colonnes, chapiteaux et arcades qui puisent leur inspiration dans le style byzantin. L’Hôtel de Béhague est aujourd’hui propriété de l’Etat roumain, qui y a installé depuis 1939 le siège de son Ambassade à Paris. Les bénéfices du concert serviront à la restauration de cette salle de théâtre d’inspiration orientale qui accueillit notamment Isadora Duncan, Sarah Bernard et Gabriel Fauré. Le répertoire : des musiques d’essence méditerranéenne, entre Orient et Occident, qui racontent au fil des siècles l’histoire d’une humanité déchirée et plaintive : la mort de Sefarade et d’al-Andalus, l’errance des peuples, la soif de salut mais aussi la douceur d’aimer. Les interprètes : Jordi Savall, le Gandalf de l’art lyrique ; Montserrat Figueras dont le chant incantatoire use de son ressac la roche sonore et, moins connu mais tout aussi envoutant, Dimitri Psonis, homme-orchestre qui offre une ossature rythmique à ces mélodies éternelles. Christophe Rizoud
Nuits Baroques au Palais de Béhague, Ambassade de Roumanie (Paris), « Orient – Occident : le Dialogue des Âmes » avec Jordi Savall et Montserrat Figueras, jeudi 9 juin 2011.