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Quel parent wagnérophile ne rêve pas de partager sa bouillante passion avec sa progéniture ? Or, ceux qui s’y sont essayé – dont l’auteur de ces lignes – savent bien que ce n’est pas chose aisée. En cette année de commémoration, l’Opéra de Paris a l’excellente idée de proposer au jeune public un version du Ring en moins de deux heures, une gageure… et une réussite. L’oeuvre subit forcement des coupes massives, toutefois, en suivant un fil rouge unique – l’anneau – et un héros central – Siegfried – la narration se trouve clarifiée et efficacement resserrée. Bien entendu, de nombreux éléments fondamentaux, tel le Gotterdämmerung, sont passé sous silence, mais une fois le virus inoculé, les jeunes oreilles auront toute une vie pour explorer les arcanes de la théogonie wagnerienne.
Le montage musical se révèle remarquable et la réduction pour seize instruments étonnamment convaincante, respectant les particularités du flux wagnérien et permettant de suivre la récurrence de quelques leitmotiv importants. La mise en scène joue la carte du conte et du merveilleux avec une utilisation heureuse des projections vidéos, l’emploi de deux comédiens de petite taille chantant en « playback » avec une synchronisation aléatoire, ainsi que l’emplacement de l’orchestre, qui n’est pas à vue, convainquent moins que les géants grimpés sur des échasses ainsi -surtout- que le plateau vocal d’excellente tenue.
La production est appelée à tourner cette année dans plusieurs maisons d’opéra comme Besançon, St Etienne et Nancy. Amis provinciaux réjouissez-vous ! [Tania Bracq]
Siegfried et l’anneau maudit, représentations à l’ONP les 30 mars, 5 et 6 avril
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