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Soile Isokoski à l’Amphithéâtre de l’Opéra-Bastille

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Brève
15 novembre 2013
Soile Isokoski à l’Amphithéâtre de l’Opéra-Bastille

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Initiée par Christophe Ghristi, la série « Convergences » présentée chaque saison à l’Amphithéâtre de l’Opéra-Bastille peut compter sur la fidélité de quelques artistes, dont Soile Isokoski. La soprano finlandaise joignait, mercredi 13 novembre, l’ambre de son timbre aux cordes nerveuses du Quatuor Aron, dans le 2e Quatuor de Schoenberg. Chose rare dans la musique de chambre, cette œuvre, dans ses deux derniers mouvements, requiert voix. Voix et mot, car les mélodies, inspirées par la veine panthéiste des poèmes de Stefan George, demandent une intime compréhension du verbe, une maîtrise de la ligne et du souffle jusqu’aux extrémités de la voix, qui annoncent les Altenberg-Lieder de Berg. L’expérience d’Isokoski dans le Lied, y compris dans ses recoins les plus minutieux (elle avait interprété ici, il y a trois ans, d’inoubliables Marienleben de Paul Hindemith), fait d’elle une des seules chanteuses aujourd’hui capables de se mouvoir dans ce répertoire sans que ni le solfège ni le texte ne la mettent en difficulté. Et la probité qui caractérise ses interprétations lui permet de trouver d’emblée sa place au sein du Quatuor, instrument parmi d’autres, sobre et rigoureux.

Auparavant, les Aron avaient donné au Quartettino de Britten toute la sève et la vigueur souhaitées ; la structure relativement classique de cette pièce composée par un musicien à peine sorti de l’adolescence présentait un vif contraste avec le 5e Quatuor de Henze, pourtant écrit, comme le rappelle le sous-titre, « In Memorian Benjamin Britten ». S’émancipant autant que possible des contraintes formelles, Henze y développe un impressionnisme dont le caractère parfois descriptif ne tombe jamais dans l’anecdote. Ce faisant, il exploite toutes les capacités, mélodiques, harmoniques et rythmiques (à maintes reprises on cherche des yeux les percussions) offertes par le quatuor à cordes… Clarté et virtuosité sont ici de mises, sous peine de voir le discours s’égarer ; les Aron ne se sont pas perdus en chemin. [Clément Taillia]

 

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