Tout commence le 13 mars. Sur son compte Twitter, la soprano Sonya Yoncheva, actuellement à l’affiche de Norma au Metropolitan Opera de New York, écrit un premier post dans lequel elle dit avoir reçu de nombreux messages privés à propos de l’article, très sévère, sur sa prestation par le journaliste Zachary Woolfe, le critique du New York Times pour la musique classique, quelques jours auparavant. Woolfe y reproche entre autres à la soprano un « vibrato instable » ou encore « de grandes respirations peu adaptées », sans parler d’un défaut d’incarnation, au sujet duquel – c’est même l’objet de l’article – il souligne toute la différence d’impact qu’il peut y avoir entre la Norma de Sonya Yoncheva et la Violetta incarnée par Angel Blue au même moment au Met…
Piquée au vif, la soprano bulgare fait valoir dans son post que Zachary Woolfe a toujours écrit des «critiques amères » à chacune de ses apparitions sur la scène du Met, ajoutant ironiquement respecter son « travail difficile ». Visiblement ébranlée, néanmoins, Sonya Yoncheva publie une série de nouveaux posts le lendemain, donnant quelques indications sur le type de messages reçus de la part de « gens dérangés » les uns se moquant de son fils, d’autres s’attaquant à elle-même. Elle dénonce ces « racistes de la voix » qui ne cessent de la comparer, elle et ses confrères actuels, aux « fantômes du passé », qu’ils écoutent sur leurs CD. Elle entend ainsi se faire la porte-parole de la génération actuelle de chanteurs, qui selon elle, subissent les mêmes avanies et le même « harcèlement ».
Hier, souffrante, elle a dû renoncer à monter sur scène. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et toute la sérénité possible.