Le 7 juillet dernier, lors des concerts d’ouverture du Festival de Wallonie, la voix cristalline de Susan Hamilton mêlée aux cordes séraphiques de l’Ensemble Clematis enveloppait l’église Saint-Loup de Namur, sous la direction de Leonardo Garcia Alarcón.
Couronnement d’une dynastie de musiciens attachés de près ou de loin à la cour d’Angleterre (dont John Dowland, Robert Johnson, Matthew Locke et Henry Purcell), Sweet Britania est à la fois ce portrait vertigineux de presqu’un siècle de spleen mais aussi l’un des concerts les plus intimistes du Festival de Namur. Amoureux des – vraies ! – voix baroques, vous êtes au paradis : clarté, netteté, égalité par tous les tons, justesse des proportions afin d’assurer l’unité dramatique du texte, tremblements d’intervalles composés « ni chevrotés, ni trop lents, ni trop rapides » tels que se plaisaient à le souligner les fins connaisseurs d’alors. Finalement, la splendeur du paradis baroque propre aux affetti musicali revient pleinement à cette fusion incarnée avec délicatesse et élégance (The Plaint de Fairy Queen) entre la voix de la soprano écossaise et le violon solo de Stéphanie de Failly dont les sensationnels portamenti di voce résonnent encore – toutes cordes confondues – dans l’antre de Saint-Loup.
Namur, Eglise Saint-Loup, Mardi 7 juillet 2015, 20h.