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Après une première représentation pour le moins houleuse, le Deutsche Oper am Rhein, à Düsseldorf, se voit contraint de proposer désormais son nouveau Tannhäuser en version de concert. Le Venusberg transformé en chambres à gaz qui se métamorphosent plus tard en Croix, avec Vénus en uniforme nazi, un couple et son enfant exécutés à bout portant sous les yeux du héros, une Elizabeth peu avare de ses charmes et des participants au concours de la Wartburg qui font des vocalises pour s’échauffer la voix, tout cela a poussé certains spectateurs de la première à hurler d’horreur et à réclamer une aide médicale pour stress physique et psychologique. Le metteur en scène, Burkhard C. Kosminski, a refusé cependant de modifier la production d’un iota. Le choix d’une version de concert devrait au moins satisfaire les mélomanes, puisque l’orchestre et les chanteurs semblent avoir livré, eux, une interprétation au-dessus de tout soupçon d’une œuvre qui était tout de même l’opéra préféré de Theodor Herzl, père du sionisme. [Laurent Bury]