Il est désormais de tradition que la nudité occupe les scènes d’opéra. Les exemples sont très nombreux et, comme le soulignent parfois les rédacteurs les plus conservateurs de notre site, certains metteurs ou metteuses en scène n’hésitent pas à aller très loin dans les détails les plus scabreux. Un exemple parmi tant d’autres : dans une Traviata à Bruxelles, mise en scène par la formidable Andrea Breth, au dernier acte, Violetta, consumée par la phtisie, offre une fellation au bon docteur Granville pour le remercier de ses soins, le tout dans une ruelle glauque.
Pourtant, cette brève ne traite pas de nudité sur scène mais dans la salle, ce qui est plus singulier. Nous sommes il y a quelques jours à l’Opéra royal de Wallonie, à Liège. Les caméras de la RTBF captent l’œuvre. Deux immenses professionnels de la télévision se livrent aux habituels propos d’entracte, ayant l’idée — que nous nous garderons de commenter — de proposer à l’auteur Éric-Emmanuel Schmitt de livrer ses impressions. Jusqu’ici, rien d’anormal. Sauf qu’à l’arrière-plan, chaque fois que l’auteur d’Oscar et la Dame rose apparaît, un jeune homme dans une loge opposée semble révéler la partie la plus charnue de son anatomie. Les équipes présentes dans la loge n’ont pas été désarçonnées, car elles tournaient le dos à l’insolent énergumène, mais il y a eu, dans le car de captation, comme un vent de panique.
Plus important : vous pouvez, à votre tour, prendre connaissance de cette captation, essentiellement pour des motifs artistiques, en vous connectant au site de la Radio-télévision belge. Quant à Éric-Emmanuel Schmitt, rien ne dit s’il a été perturbé ou non par cet acte de militantisme fessu.