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Il pouvait a priori sembler curieux que Naxos ait choisi de publier une version en anglais de Die Rose von Stambul (1916), opérette qui avait valu à Leo Fall (1873-1925) un succès quasi comparable à celui de La Veuve joyeuse. Quand on écoute le disque, on a peine à en croire ses oreilles : l’orchestre joue faux, avec notamment des violons calamiteux, les voix féminines du chœur chevrotent… Pourquoi Naxos a-t-il fait confiance à l’ensemble Chicago Folks Operetta, qui s’avère d’un amateurisme consternant ? Quand on sait que Fritz Wunderlich a enregistré en 1962 des extraits de cette Rose von Stambul, dont les airs pour ténor sont ici pitoyablement braillés, on se dit qu’il y a des moyens d’apprécier plus sereinement l’œuvre de Fall. Si vous voulez découvrir Leo Fall, écoutez plutôt Die Kaiserin, Der Fidele Bauer ou Der Liebe Augustin, dont les enregistrements réalisés dans les années 1950 sont réédités chez Membran dans la série « Traumland der Operette ». [Laurent Bury]