C’était le sous-titre d’une ode de Haendel (Alexander Feast) où Thaïs utilisait ce pouvoir de la musique pour convaincre Alexandre de venger la ruine d’Athènes. Plus près de nous, on avait souri lorsque la nouvelle de l’augmentation de la production laitière était attribuée à la diffusion de musique dans les étables…
Les travaux d’Emmanuel Bigand (*), chercheur au CNRS, et de l’équipe qu’il anime font, enfin, l’objet d’une reconnaissance et d’une diffusion débordant largement le cadre universitaire. Le Bien public, quotidien régional bourguignon, lui consacre sa une et ses deux premières pages, Arte diffuse jusqu’au 30 mai un documentaire « Les super-pouvoirs de la musique » qui rend compte des expérimentations conduites à Dijon, accréditant les effets extraordinaires de la musique sur l’homme, de la naissance des prématurés au grand âge. Trois chantiers expérimentaux y sont décrits, relatifs aux apprentissages premiers, à la santé mentale et aux addictions, aux prématurés enfin. Les neurosciences permettent d’en savoir bien davantage sur les zones corticales stimulées, sur les associations que favorise la musique, sur ses effets apaisants … Puissent nos décideurs prendre enfin conscience de ces bienfaits de l’écoute et de la pratique musicales pour qu’elle accède à un statut autre que celui de divertissement plus ou moins futile !
(*) auteur, avec Barbara Tillmann de La symphonie neuronale – Pourquoi la musique est indispensable au cerveau, humensciences-CNRS, 2020.