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Tosca avec Kaufmann : Angela Gheorghiu passe aux aveux

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Brève
2 août 2018
Tosca avec Kaufmann : Angela Gheorghiu passe aux aveux

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On se souvient des représentations de Tosca à Vienne en avril 2016 avec Jonas Kaufmann et Angela Gheorghiu et du bis de « E lucevan le stelle » suivi pour le ténor d’un grand moment de solitude (si on ne se souvient pas, lire la brève du 18 avril 2016). Dans une interview au site gramilano.com, Angela Gheorgiu, Draculina pour les intimes, reconnaît avoir volontairement retardé son entrée en scène après le bis : « Eh oui, c’est vrai qu’à Vienne je ne suis pas montée sur scène après le premier (sic) acte de Tosca parce que Jonas Kaufmann a bissé « E lucevan le stelle ». Je l’avais supplié de ne pas le faire : « Oui, prends tous tes applaudissements, mais ne bisse pas, ça ne se fait pas ». J’étais en colère contre lui ». Un mouvement d’humeur dont la soprano est coutumière mais qu’elle se refuse à considérer comme un caprice : « Je sais que tout le monde pense que je suis capricieuse, c’est la croix que j’ai dû porter toute ma vie. Les artistes sont passionné(e)s. » Pour autant, Angela Gheorgiu reconnaît que les rôles qu’elle interprète ne reflètent pas son tempérament : « Elles sont presque toutes des femmes fragiles, des victimes. On devrait composer un nouvel ouvrage basé sur moi. » Dans une société où le politiquement correct affadit le plus innocent des propos et où nul ne dit vraiment ce qu’il pense, le franc-parler d’Angela Gheorghiu fait plaisir à lire. Toujours à propos de Jonas Kaufmann : « Avant son succès bien mérité, je l’ai soutenu dans ses débuts importants. Après Butterfly, nous avons parlé de faire un CD et de chanter Aida en concert à Rome avec Antonio Pappano et l’Orchestre de Santa Cecilia. J’ai été exclue du projet et je ne sais pas pourquoi. ». (Pour mémoire, ce concert et l’enregistrement ont bien eu lieu mais avec Anja Harteros en Aida). Sur sa vie privée : « Je suis avec un garçon roumain, de 20 ans mon cadet, depuis cinq ans maintenant, et ses parents sont mes amis. Il s’appelle Mihai Ciortea et il a cessé d’être dentiste pour rester près de moi. Les préjugés ? Eh bien, tout le monde devrait pouvoir vivre à sa guise – regardez Macron en France. ». Sur son pays, la Roumanie : « La corruption n’est pas seulement dans la politique mais aussi dans l’ADN des Roumains : dessous-de-table aux médecins pour vous soigner, ou aux prêtres pour baptiser. Il y a un monde parallèle. […] J’ai chanté des opéras partout dans le monde, mais jamais en Roumanie … Cela vous semble normal ? ». Sur Bucarest : « La maire de Bucarest voulait me donner les honneurs de la ville, mais seulement pour son propre bénéfice; c’est une femme qui instrumentalise tout, profitant du succès des autres – alors j’ai refusé. » (oui, oui, il s’agit bien de Bucarest). Ou encore sur la place de plus en plus importante que prend l’apparence physique à l’opéra (même si sa propre allure n’est pas étrangère à son succès) : « Le mystère a disparu. L’opéra marche à la beauté plastique. Vous pouvez avoir un physique comme-ci, comme-ça et être beau sur scène. Entre un beau chanteur avec une voix médiocre et Pavarotti, aujourd’hui on choisirait le talent médiocre. ». Brava ! 

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Angela Gheorghiu © DR

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