« Toutes les couleurs du lyrique » à Limoges en 17-18 ?

A la tête de l’Opéra de Limoges depuis plusieurs années, Alain Mercier revendique explicitement « un projet artistique qui souhaite se distinguer par l’originalité de sa démarche de programmation ». Vu de loin, cette singularité ne saute pas immédiatement aux yeux, et pourtant… La Flûte enchantée, Madame Butterfly, Les Pêcheurs de perles et Le Château de Barbe-Bleue, voilà des titres qui font partie du répertoire le plus standard. Sauf que la Flûte est celle de Dijon, dirigée par Christophe Rousset, avec une mise en scène très discutée de David Lescot. Sauf qu’avec Butterfly, Itinéraire d’une jeune fille désorientée, le tandem Clarac-Delœuil racontera l’histoire d’une habitante de HLM à Limoges prise d’un délire nippon. Sauf que Les Pêcheurs de perles, avec Hélène Guilmette (pour sa première LeÏla), Julien Dran, Alexandre Duhamel et Frédéric Caton, se dérouleront dans un décor plus onirique qu’à l’ordinaire. Sauf que l’opéra de Bartok sera précédé d’un prélude qui fera dialoguer Perrault et le rappeur Oxmo Puccino. A quoi il faut ajouter la création d’un opéra jeune public, Le Baron de M. de Raoul Lay, monté par Louise Moaty, et la rare Maria de Buenos Aires d’Astor Piazzolla en version mise en espace, sans oublier quelques concerts associant la voix (Caroline Meng, Sheva Tehoval…) aux formations instrumentales les plus diverses. Alors comptons sur Limoges pour nous en faire entendre de toutes les couleurs.