Lucienne Bréval
dans le rôle-titre de Salomé de Mariotte
au Palais Garnier en 1909
Photographie de Félix
« Les Tragédiennes sont revenues… » prophétise André Tubeuf en préface du catalogue de l’exposition « Les tragédiennes de l’opéra », édité par Albin-Michel. Et il est vrai qu’elles sont toutes au Palais Garnier jusqu’au 25 septembre ces divas d’une époque que l’on disait belle, gouachées pour les plus fameuses d’entre elles et enfermées dans de lourds cadres en bois doré (imposante Marie Delna immortalisée dans le rôle de Didon) ou figées en noir et blanc sur des photos jaunies dans des positions sublimes. On en dénombre au total près d’une cinquantaine, certaines connues – Lucienne Bréval, Emma Calvé, Sybil Sanderson… – d’autres moins (qui se souvient encore de Vina Bovy, soprano belge, dont le doux sourire ne laisserait jamais supposer qu’à l’âge de 21 ans, elle comptait déjà Cio Cio San à son répertoire). Aquarelle, maquettes de décors, photographies, costumes, bijoux… Seule l’absence d’archives sonores empêche le panorama d’être complet. On aurait pourtant été curieux d’entendre cette Gabrielle Krauss, créatrice des derniers ouvrages de Gounod, qui interprétait aussi bien Gilda qu’Aïda. Christophe Rizoud
Exposition « Les Tragédiennes de l’Opéra (1875-1939) » au Palais Garnier du 7 juin au 25 septembre 2011. Plus d’informations.